Donner un sens aux changements : défaire les idées reçues sur la résistance aux changements

Le cerveau aime les habitudes, elles lui facilitent ces tâches, permettent d’économiser l’énergie du corps. Par conséquent, il enverra des signaux clairs afin que l’individu ne les changent pas. C’est pour cette raison que le cerveau est la première source de résistance aux changements. Néanmoins, notre compréhension du cerveau s’affine davantage et de nouvelles approches à la conduite du changement apparaissent.

Les scientifiques ont utilisé l’imagerie médicale pour comprendre ce qui se passait dans notre cerveau lorsque nous essayons de changer nos habitudes. En effet, selon les activités que nous réalisons, différentes aires cérébrales de notre cerveau sont stimulées. Chacune de ces aires correspondent également à une sensation, un sentiment, un bien être, un inconfort et il est possible de savoir si l’individu ressent du plaisir, de l’angoisse, etc. Ainsi, ils ont corrigé plusieurs idées préconçues sur la conduite du changement et les manières d’interférer sur le comportement d’un individu. Par exemple, l’attribution de primes pour travail rendu en entreprise, remis à l’employé qui aurait surpassé ses objectifs est contre-productif. En effet, les récompenses monétaires ne suffisent pas à pousser un employé à se surpasser et ne l’encourage pas à atteindre ses objectifs. La visualisation des airescérébrales d’un individu encouragé à accomplir une tâche en échange de primes, ont montré l’inefficacité de ce cette pratique largement utilisée en entreprise.

En dépit de ce qui était admis, les scientifiques ont démontré que la production de connexions neuronales ne s’arrête pas à 5 ans, c’est un processus qui continue à l’âge adulte. Par conséquent, contrairement à l’enfant, nous ne pouvons pas être stimulé uniquement par la récompense. En devenant adulte, nous développons de nouvelles envies et de nouveaux besoins ; la stimulation à l’effort et la motivation à accepter le changement évoluent aussi.

Dans son cheminement vers l’indentification de ses résistances aux changements, j’ai rencontré Martine. Cette jeune femme voulait installer de nouvelles habitudes à son quotidien. En faisant une introspection, elle s’est demandée si sa résistance aux changements était de la procrastination, elle s’est remise en question, s’est jugée jusqu’à identifier ses freins aux changements. Après une discussion, Martine a compris que ses réticences aux changements venaient des dires de son entourage. Ce dernier constituait le frein à son changement. Elle a admis que ce que lui disait sa famille ou ses amis n’avaient pas de sens.

Une récompense (quel que soit sa nature, monétaire ou autre) ne réussira pas à convaincre un individu à changer si ce dernier ne comprend pas le sens qu’il a à modifier ses habitudes. Cela est valable pour tous types de modification : l’intérêt du changement doit surpasser le bien être routinier. Le cerveau doit comprendre que le bénéfice immédiat et/ou à long terme à conserver une habitude entrainera une gêne plus grande. La réussite de l’adoption d’une nouvelle habitude est conditionnée par le sens que nous donnons à cette routine. Il faut identifier ce que cette habitude nous apporte. Ce travail d’introspection permettra de lever les résistances et de faire accepter au cerveau notre nouvelle réalité.

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